Le blog de Zièph

Bakuman, les fans de manga connaissent, c'est la nouvelle série des auteurs de Death Note. La comparaison s'arrête là. Death Note ou le thriller fantastique pas excellence est au antipode de ce shonen.

Moritaka Mashiro et Akito Takagi, sont tout les deux collégiens. Le premier passe son temps à dessiner et rêve d'en faire son métier, malgré les mises en garde de ses parents - son oncle magaka est mort d'une sorte de surmenage, oui le manga tue ! Tandis que le second possède une intelligence vive qui fait de lui le premier de sa classe. A l'opposé l'un de l'autre, les deux jeunes garçons décident de se lancer dans le manga avec un objectif annoncé avoir une série adapté en animé - suite à un défi que Mashiro et sa bien aimée, Miho Azuki se sont lancé (elle de son coté doit devenir doubleuse afin de doubler un personnage dans cette future série d'animation).

Bref, un imbroglio amoureux qui conduit à une descente dans l'univers du manga, de la publication des jeunes auteurs à leur début dans l'univers professionnel. Les déceptions et les doutes sont régulièrement au rendez-vous, le petit monde de l'édition n'étant pas un long fleuve tranquil.

Comme toujours le duo d'auteurs possède une maitrise de leur sujet hallucinante. Il nous embarque dans les méandres de l'édition avec bonheur. Le lecteur français notemment découvrira les dessous de la publication japonaise, les votes de lecteurs et la menace de la perte de popularité amenant à l'arrêt d'une série.

Le dessin est toujours aussi bon, il prend peut-être encore plus d'élégence que dans death note, le trait s'affine et s'épure. Les personnages sont haut en couleur et en caractère créant parfois des quiproquo ubuesques, qui peuvent laisser pantois un lecteur français (les moeurs sont différentes et certaines réactions semble parfois  exagérées voir irrationnelles pour notre culture). Néanmoins et malgré un coté "bavard" de cette BD, on se laisse prendre et l'on se délecte des aventures éditoriales de nos jeunes héros !

Avec un titre de billet qui claque comme ça vous vous doutez que je vais pas vous parler de la reproduction en captivité des pinguin unijambiste de Patagonie du sud-ouest, enfin pas tout à fait. J'hésite encore pour dire vrai. BD ou roman, et puis il va bien falloir un jour que j'ouvre une rubrique série avec les quantités que j'ingurgite.

Bon après une journée de réflexion - hé oui cher lecteur, ce billet est rédigé par à coup lors de ma pause déjeuné, et puis bin comme je prends du temps pour manger et bin ça avance pas bien vite - donc après réflexion on va parler de BD. Sur les 322 lues cette année juste pour vous ! (faut bien valoriser son lectorat hein ?) Donc je disais après avoir été grossièrement interromput par moi-même, on va parler BD avec les quelques coups de coeur de l'année. Des ouvrages que j'ai lu cette année, donc ne vous étonnez pas de voir des bouquins pas tout à fait récent.

Dans un ordre sommaire et sans rapport de qualité les voici en vrac : 

Vinland Saga de Makoto Yukimura

Depuis qu'Askeladd, un chef de guerre fourbe et sans honneur, a tué son père lorsqu'il était enfant, Thorfinn le suit partout dans le but de se venger. Mais bien qu'il soit devenu un guerrier redoutable, il ne parvient toujours pas à vaincre son ennemi. Au fil des ans, enchaînant missions périlleuses et combats afin d'obtenir des duels contre l'homme qu'il hait plus que tout, le gentil Thorfinn est devenu froid et solitaire, prisonnier de son passé et incapable d'aller de l'avant. Jusqu'à ce que la vie le force à regarder le Monde différemment? [Résumé éditeur]

On y découvre le monde viking, la violence, les intrigues, la mentalité des hommes de ce temps et le parcours d'un jeune garçon tenaillé par le désir de vengeance. Une superbe fresque épique et initiatique, j'attends avec impatience les prochains tome !

  Vinland Saga (10 tomes, en cours) - Makoto Yukimura | Kurokawa

Asterios Polyp par David Mazzucchelli

Prix spécial du jury au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en janvier 2011

Asterios Polyp est un architecte et professeur qui enseigne dans une université à Ithaca. Après un incendie qui détruit son appartement, il quitte la ville et devient mécanicien automobile. L'histoire est jalonnée de flash-back sur sa vie dont son enfance et son mariage chaotique. [Résumé éditeur]

Comment dire, Asterios Polyp c'est un peu l'OVNI BD par excellence, une histoire plutôt banal réalisé avec une maestria étourdissante de part sa maîtrise du média et de ses codes. Un grand moment.

Asterios Polyp - David Mazzucchelli | Casterman

Continuons avec les primés d'Angoulème avec le bleu est une couleur chaude dont vous pouvez lire la critique ici.

Manabe Shima de Florent Chavouet

Le Japon est tellement une île qu'il est un archipel.
Dans le catalogue japonais, on trouve des îles industrielles, des îles artificielles, des îles sacrées, des îles musées, des îles formol, des îles atoll, des îles balnéaires, des îles bleu-vert, des îles sauvages, des îles sans âge, des îles connues, Shikoku, et mêmes des îles où l'on pêche et l'on boit.
Parmi ces miettes de terre, il y a Manabé Shima, une île dont on parle peu, mais où poussent très bien les poissons.

Ça tombe bien, je n'ai rien prévu cet été.  [Résumé éditeur]

Un superbe carnet de voyage, empli d'humour et de tendresse. Un formidable livre à lire de toute urgence !

  Manabe Shima - Florent Chavouet | Edition Picquier

Voilà en résumé mes petits coups de coeur de l'année, j'en ai encore dans ma besace, mais je vais essayer de vous faire des vrai critiques qui tape bien et tout. En attendant le bilan romans et celui séries qui inaugura la section je vous laisse, j'ai du boulot !

Ara est une guerrière d’élite pour la ligue des sorcières. Sa nouvelle mission va l’amener au cœur de l’océan vert, accompagnée de Muluk et de la jeune Senn Anudun. Son rôle ne lui laisse aucun liberté d’action et malgré les doutes qui la tourmentent osera-t-elle s’opposer à la très redouté ligue des sorcières ?

Soutenu par des décors splendides et un dessin général efficace, l’histoire d’Ara nous amène dans une quête initiatique étrange où Ara devra faire un choix crucial. A la fois basique et originale l’aventure d’Ara, héroïne caractérielle, est en demi-teinte entre introspection et hyper-action. Malgré un narration parfois un peu confuse, une BD dans l'esprit shonen plutôt efficace.

Ara, 1 - Le Cercle de Pierre - Tim Mcburnie | Ankama - Collection Kraken

Emmanuel Lepage nous invite à le suivre au jour le jour dans son long périple à travers les terres australes et antarctiques françaises, les TAAF, surnommées les îles de la Désolation.

Un magnifique ouvrage, l’auteur nous embarque complètement dans son voyage dans les terres du sud. Outre les dessins et croquis somptueux, la narration en elle-même est efficace et nous permet d’entrer de plein pied dans l’aventure, les péripéties d’un tel voyage, les avaries, tout y est.

Voyages aux îles de la désolation - Emmanuel Lepage | Futuropolis 

Quai d’Orsay nous présente les dessous du ministère des affaires étrangères, au travers le regard d’un jeune écrivain devenu « chargé de langage » pour un certain Alexandre Taillard de Worms, personnage charismatique et grandiose, qui n’est pas sans rappeler un certain Dominique de Villepin. On y découvre un univers politique différent de ce que peut nous présenter la presse, à la fois ultra dynamique, réaliste et caustique.

 Abel Lanzac avant d'être co-scénariste de la série, fut conseillé dans un ministère, une expérience qui lui permet de croquer avec l’aide de Christophe Blain (auteur d’Isaac le pirate et de Gus) le monde politique avec perspicacité et humour.

Les dessins de Blain apportent une force prodigieuse à l’histoire parvenant à donner une réelle impression de mouvement permanent et de tension dans cette BD originale. Lors d’une interview Dominique de Villepin avoue lui-même reconnaitre l’ambiance si particulière du ministère des affaires étrangères tout en affirmant ne pas se reconnaitre dans ce personnage volubile et cynique.

Ce premier volume a été plébiscité par la critique, à juste titre, et c’est avec une certaine impatience que l’on espère un second volume. N’hésitez pas à vous plonger dans cette atmosphère si particulière !

Quai d’Orsay : chroniques diplomatiques - Christophe Blain et Abel Lanzac | Dargaud